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vendredi 30 octobre 2015

~Forever and always~

Dans mon entourage, je rencontre souvent des personnes pleines aux as, qui ne manquent pas une occasion de dépenser. Orgueilleux, ils s'empresseront de tout raconter à leurs amis sans se soucier de la situation que d'autres peuvent avoir !
Beaucoup de personnes ne se soucient et ne porte de l’importance qu’aux choses qui ne le sont pas.
Prenons Noël comme exemple, beaucoup profiteront de l'occasion pour commander des choses assez chères comme un téléphone, un ordinateur, une tablette, du maquillage, des consoles…etc.
Je ne trouve pas cela déplacé bien au contraire c'est toujours mieux d'attendre Noël ou son anniversaire pour demander certaines choses seulement moi cela m'importe peu d'avoir des boucles d'oreilles, du maquillage, un téléphone, de l'argent ou des places pour un concert... Mon plus beau cadeau serai d'être au côté de mon arrière-grand-mère !
Demandez-vous ce que les personnes qui ont perdu un être cher peuvent ressentir le jour de Noël, le jour de leur anniversaire, le jour de leur fête, le jour de l’anniversaire de cette personne… Je n’ai pas perdu mon arrière-grand-mère et j’espère sincèrement que ce moment n’arrivera pas avant longtemps ; seulement c’est tout comme et j’en suis désolée…
L’Alzheimer est une des pires maladies qui puisse exister ! Vous ne perdez pas vos cheveux, un sein, un organe, mais votre mémoire, tout ce qui fait qui vous êtes, qui vous étiez.
Mon arrière-grand-mère se nomme Huguette RATEAU-GIRAULT, elle est atteinte de la maladie d’Alzheimer à un stade qui n’est pas encore très avancé médicalement mais qui l’est déjà suffisamment pour moi.
Imaginez-vous ne plus savoir écrire, ne plus savoir compter, ne plus savoir lire, ne plus savoir lire l’heure, ne plus savoir aller au toilette tout(e) seul(e), ne plus savoir utilisé des couverts, ne plus savoir quel jour on ait, en qu’elle année, ne plus savoir la date de votre anniversaire…
Vous avez beau essayer, vous ne vous rappellerez de rien le lendemain…
Voilà pourquoi ma liste de Noël ne se résume qu’à un seul mot et nom, cette personne à une valeur inestimable, elle est précieuse, importante…
Et pourtant, j’ai beau le lui rappelez, 2H après, elle ne s’en souviendra plus…
C’est pourquoi peut-importe la mémoire qui lui reste et combien de temps elle gardera en mémoire les moments passés et les phrases échangées, cela restera gravée dans ma mémoire…
« ETERNELLEMENT ».
Je me remémore souvent les rires que l’on a pu avoir, les moments partagés et je pense que c’est importants de gravé ces souvenirs ailleurs que dans notre mémoire.
Je ne me souviens plus quel âge je pouvais avoir ni en qu’elle année cela s’est déroulé mais ce que je sais c’est que c’est l’un des meilleurs moments que j’ai pu passer avec elle.
Ma grand-mère (alias Mémé), mon arrière-grand-mère (alias Mamie) et moi jouons aux petits chevaux, un de mes jeux de société préféré à cette époque, dans le salon, qui était un bal de café autrefois et qui est maintenant la maison de mes arrières grands-parents. Je ne sais pas pourquoi ni comment mais nous avons eu un fou rire interminable comme jamais je n’en aie eu ; j’arrivai à peine à respirer tellement mon souffle était coupé et tellement j’avais mal au ventre ! Mamie a essayé de parler pendant tout ce long moment de fou rire et les seuls moments qui sont sorti de sa bouche sont « Je vais me faire pipi dessus ». On l’a tous déjà dit n’est-ce pas ? Et je me souviens mettre me accroupie sous la table pour voir si ce qu’elle me disait était vrai… C’est la seule fois que je l’ai vu rire de la sorte !
Depuis maintenant 3 ans je crois, Mamie est dans une maison de retraite entourée de personnes qui l’aident au quotidien ! Du matin jusqu’au soir. Tous les ans, je passe un mois chez mes grands-parents avec ma petite sœur. Je travaille en tant que Serveuse dans une petite auberge très connu du coin. Je travaille environ 6H par jour. Dès que mon service est terminé, je vais la plupart du temps, un jour sur deux, rendre visite à Mamie. Seulement c’est pour moi très difficile de la voir assise dans un fauteuil à côté de d’autres personnes qui ont elles aussi besoin d’aide pour diverses raisons, de la voir décoiffée, sans son dentier, et si pâle alors qu’autrefois elle accordait énormément d’importance à ces choses minimes. Elle était toujours coiffée avec les cheveux tirés vers l’arrière de sorte que cela fasse du volume. Elle se faisait souvent des colorations pour ne pas laisser paraître ses cheveux grisâtres… Je me demande quelque fois si ce n’est pas mieux de garder en mémoire l’image que j’avais d’elle il y a quelque année et non l’image d’aujourd’hui d’une femme faible, qui ne se rend même pas compte des choses… Mais cela voudrait dire ne plus aller la voir afin de garder en mémoire cette image de femme forte, tant autoritaire que douce et attentionné. Le plus difficile c’est quand je suis chez moi à Paris… Quand je pense à elle, je ressens comme un manque, je ressens l’envie d’être à ses côtés et pourtant quand je suis en vacances chez mes grands-parents, c’est peut être cruel ce que je vais dire mais je ne ressens pas ce besoin, de la voir absolument parce que l’idée de la voir une nouvelle fois aussi faible me terrorise…
Quand j’étais plus petite, Papi et Mamie possédaient un appartement à Courbevoie à côté de la Défense. J’allais souvent en vacance là-bas. Le balcon donnait sur un parc où j’adorais jouer ! Mamie veillait sur moi du haut du balcon. Pour rentrer dans l’immeuble il fallait passer par une rampe d’accès verte où j’adorais courir. Je faisais des allers et retours sans m’arrêter.
Tous les jours nous avions nos rituels. Le matin je me levais d’un grand lit, entouré de nombreuses peluches, réveillé pas l’odeur du chocolat chaud que Mamie me préparait dans un biberon à l’époque. Comme toute petite fille, je ne pouvais pas boire mon biberon sans regarder des dessins animés. La plupart du temps je regardais des cassettes comme Oui-Oui, les 101 et 102 dalmatiens, les Télétubbies et les Aristochats un dessin animé que j’aimais par-dessus tout ! Le midi Mamie me faisait souvent un plat que j’adore encore aujourd’hui, les pois cassés.
 L’après-midi j’allais au parc, je dessinais avec Mamie (c’est d’ailleurs elle qui m’a appris à colorier sans faire de traces de feutres) ; ou je regardais encore des dessins animés.
Cet appartement et tous les moments qui s’y trouvent resteront gravés ! Aujourd’hui, l’appartement a été vendu. Je n’y suis plus jamais retournée…
A presque chaque vacance, j’allais aussi dans leur maison principale qui se trouve en Bourgogne, dans la Nièvre à Courcelles et plus particulièrement à Chivres. Je me souviens surtout des vacances de Noël. Je me rappelle qu’une fois il avait tellement neigé que la route était peu circulable. Prise de pitié j’avais donc décidé avec l’aide de mon père de dégagé la chaussée en faisant un énorme bonhomme de neige au milieu qui servirai de rond-point et en ramenant la neige autour du bonhomme de neige. 
Jusqu’à l’âge de 11 ans peut-être, je construisais et reconstruisais à chaque vacance une cabane avec des bâches et du bois. Avec mon ami Damien et ma sœur, nous faisions comme si c’était un restaurant. Mamie nous prêtait des lentilles, du riz et des pâtes crus bien évidemment, du café, du sucre en morceau etc… Puis ma famille mais le plus souvent ma mère, Mémé et Mamie s’asseyaient sur le banc blanc juste à côté qui se trouvait en dessous de deux marronniers ; je prenais leur commande, Damien préparait et ma sœur et moi nous servions. J’adorais ces journées !
C’est ce genre de souvenirs que j’aime garder en mémoire, que j’aime revivre encore et encore.
Souvent je me dis que j'aimerai avoir encore plus de souvenirs avec elle et c'est là que je réalise qu'elle ne me verra ni devenir une femme, ni me marier, ni fonder une famille... Non pas que je dise que son heure à bientôt sonné non bien au contraire je suis certaine que je pourrai lui rendre visite encore de nombreuses fois... Ce que je veux dire c'est qu'un jour je ne serai plus son arrière pette fille mais simplement une fille parmi la foule...
Mon arrière-grand-mère fait partie d’une très grande partie de ma vie. Je l’aime et jamais je n’oublierais ce qu’elle a fait pour moi…
Je t’aime fort Mamie. Même si un jour tu me verras comme une étrangère, pour moi tu es et tu resteras toujours dans ma tête et dans mon cœur.

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